Pêche flottante et élevage de poissons
Pêche flottante et élevage de poissons à Padre Ramos
Padre Ramos, Chinandega, Nicaragua De quelques heures à plusieurs jours 1 à 3 personnes
Toute l’année Pêche, Nature, Culture Déjà testé par 2 Local Xplorers
Petit aperçu :
Dans un pays où la pêche traditionnelle consiste souvent à pêcher à l’aide de grenades étourdissantes, œuvrez à lutter contrer la surpêche en participant à une activité insolite au Nicaragua : la pêche sur plateforme ainsi que l’élevage d’alvins. C’est dans le paisible village de Padre Ramos, jonché entre montagnes verdoyantes et estuaires bordés de mangroves, que la coopérative Coopdelmar vous accueillera sur sa plateforme pour vous en apprendre davantage sur les richesses maritimes locales.
LA LOCAL IMMERSION
Et si l’on passait la nuit à pêcher au milieu de l’eau ?
Après vous avoir proposé une sortie pêche au gros dans le Yucatan ainsi qu’une immersion pêche traditionnelle à Cuba, ne manquez pas cette nouvelle façon insolite de pêcher : sur une plateforme au beau milieu de l’estuaire de la Virgen. Seconde expérience à Padre Ramos après la magnifique journée baleines avec les scientifiques de Eli-scientific. Rejoignez les locaux de la CoopDelMar pour redécouvrir la pêche traditionnelle. Cette initiative soutenue par la fondation leader, organisme espagnol aidant aux développements dans certaines localités et notamment au Nicaragua, a permis aux locaux d’être sensibilisés à la lutte contre la surpêche et la construction de cette plateforme “tout-équipée” ainsi que deux bassins d’élevages.
En rejoignant par bateau ou en kayak cette dizaine de personnes présente sur place à tour de rôle, vous découvrirez :
La pêche des crevettes servant d’appâts
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Le montage des lignes
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La pêche traditionnelle au lancer
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Le tri des poissons aptes à l’élevage
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Leur mise à l’eau en bassins d’élevages
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Les nourrir, le matin ou le soir
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Ainsi que tous les coulisses du projet, de l’origine à l’organisation actuelle, en passant par la pêche locale en général, ou les bons plans des environs!
Pour les plus téméraires, passez la nuit à pêcher à la belle étoile sur la plateforme avec le gardien de nuit !
LA LOCALISATION
On vous en a déjà parlé lors de notre journée scientifique à la recherche des baleines à bosses, Padre Ramos est un petit paradis perdu, quelque peu oublié des touristes, bien qu’ayant énormément à offrir. Les habitants mettront à votre disposition leur chaleur humaine inébranlable. Les plages paradisiaques vident de monde, les cours d’eau bordés de mangroves et les montagnes et volcans environnants vous combleront eux aussi. Un incontournable du Local Xplorer en quelque sorte.
Ici, nous vous invitons à rejoindre la plateforme de la CoopDelMar en kayak, ou en bateau si les ascensions de volcans ont eu raison de tous vos muscles.
Pour cela, nous vous avons trouvé un super contact : Erika, femme très souriante qui vous prêtera la barque familiale avec 2 rames pour quelque 12 euros la journée. Erika se proposera même de venir avec vous si vous le souhaitez. Vous la trouverez au bout de la baie de l’estuaire : coordonnées GPS 12.764788 -87.46965, ou demandez la au restaurant Dona Petrona où son mari travaille en tant que pêcheur. Une fois sur la barque, dirigez vous vers l’estuaire de la Virgen, celui du milieu, où vous ne pourrez pas manquer la plateforme à quelque 30 minutes d’efforts à la rame. Si vous préférez l’option bateau, demandez aux propriétaires de lanchas dans la baie, et pensez à vous arranger pour le retour.
L’HÔTE
Cette dizaine de personnes à l’initiative du projet, soutenu et financé par la fondation Leader, vous accueillera les bras ouverts pour vous en apprendre davantage. Nous ne pouvons pas vous garantir sur qui vous tomberez car les membres effectuent une ronde : chaque jour les membres changent et l’un d’entre eux passe la nuit pour garder la plateforme et les bassins d’élevages. En effet cette rare initiative pourrait être une aubaine pour des personnes mal intentionnées car c’est près de 4000 poissons que comptent les bassins d’élevages, quotidiennement peuplés par la pêche journalière.
NOTRE EXPERIENCE
C’est dans l’idée de découvrir les mangroves en kayak que nous nous sommes adressés à Dona Petrona, maîtresse des lieux du restaurant portant son nom (où nous mangions comme des rois depuis 2 soirs), afin de savoir où nous pouvions trouver une embarcation pour le lendemain. Coup de chance, Rebecca, assise à la table de Petrona, nous dit posséder un kayak dans la baie de l’estuaire. Après quelques tergiversations sur le prix avec son mari, elle nous propose de la rejoindre chez elle au levé du soleil pour avoir son kayak pour la journée, en échange de quelque 12 euros.
Nous voilà alors au bout de la baie de l’estuaire le lendemain matin. Après avoir fait connaissance avec sa maman, qui est également sa voisine, nous nous rendons jusqu’au “kayak” qui est en fait une superbe barque pouvant accueillir les 7 membres de sa famille (ils doivent tout de même être serrés…). Nous nous rendons compte que Rebeca a également pris une rame pour nous accompagner comme guide, bien que le prix soit déjà très raisonnable pour avoir cette barque à disposition durant la journée. Étant à l’aise en kayak, nous lui indiquons que nous ferons très attention et que nous n’aurons pas de mal à lutter contre les courants et le vent sans elle, afin qu’elle garde sa journée certainement déjà bien occupée avec sa famille.
Nous comprendrons plus tard qu’il est nécessaire d’avoir l’habitude de manier un kayak dans des courants inverses forts et contre un vent puissant. Informez-vous sur les marées auparavant car il se peut que cela soit assez violent. Ainsi, la première ligne droite pour sortir de la baie à contre courant, et l’arrivée à l’estuaire, seront un premier exercice. Pas le plus difficile de la journée mais assez pour savoir si cette difficulté vous permet de continuer ce périple. Nous apercevons au loin une cabane au milieu de l’eau, cela doit être le “projet écologique” dont Rebeca nous a parlé avant de partir et qui nous avait intrigué.
En s’approchant nous distinguons deux hommes et deux femmes en train de pêcher sur ce qui semble être une cabane flottante. Trop curieux pour passer notre chemin, nous nous approchons et demandons si nous pouvons partager un moment ensemble pour en apprendre davantage
Ni une ni deux, nous voilà à équiper une ligne de pêche avec une crevette fraîchement pêchée dans les roseaux environnants pour tenter de sortir notre premier poisson. Pendant ce temps, nos hôtes nous expliquent que cette pêche se veut plus responsable que la pratique très répandue ici de la pêche à la grenade : cette dernière est utilisée afin d’étourdir et tuer les petits poissons. Les plus gros sont alors attirés, prêts à déguster un repas facile d’accès, dans lequel se cache quelques poissons étourdis auxquels on aura attaché un fil de pêche avec un gros hameçon… La fondation leader leur a appris cette technique et a aidé à construire et financer ces installations dont ils sont maintenant propriétaires.
Ici les poissons sont pêchés avec des petits hameçons, et ne sont donc pas très gros. S’ils sont comestibles et utiles à l’élevage, ils sont gardés pour les relâcher dans le bassin d’élevage où ils continueront leur croissance pendant 7 mois. Les quelque 4 000 alevins présents dans cet immense filet permettront de sortir quelque 1500 kilos de poissons à l’issue de leur croissance, en les nourrissant deux fois par jour. Sinon, ils sont relâchés, à moins de servir pour le repas du midi. Le soir, à tour de rôle, ils gardent l’installation afin que rien ne soit dérobé ou vandalisé.
Après plus d’une heure à pêcher, à discuter des environs et des pratiques locales, nous remontons dans notre barque afin de continuer le tour que nous avions prévu au milieu des mangroves. Nous reviendrons le soir pour voir les prises du jour être relâchées dans les bassins. C’est avec grand plaisir que nous reviendrons voir comment cette coopérative a évolué en passant la nuit sur cette plateforme où l’on peut même faire la cuisine et accrocher son hamac pour pêcher la nuit durant.